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Billet d'humeur / Billot d'humour

7 janvier 2013

Passeport pour un débat

Alors là, ça y va les blagues sur les passeports russes. Moi, ce qui me chagrine le plus, ce n'est pas qu'un nanti qui a la chance de faire l'un des métiers les plus passionnants, les plus enrichissants et les plus intéressants du monde décide de partir parce qu'on veut lui prendre ce qu'il a gagné sur la force de son talent ou de son charisme, non, le plus embêtant, c'est qu'on en oublie les enseignements de Zlatan Ibrahimovic.

Parce que Zlatan, lui, il est sous contrat. On le force à rester à Paris. Il n'a pas le choix. A moins d'aller jouer dans un championnat de seconde zone comme... euh... Bon. Va pour le championnat de seconde zone. Mais donc, lui, il doit se coltiner des soirées à Lorient, Brest, Sochaux, Saint-Etienne ou Troyes. Comme trous, il faut vraiment traverser la Volga pour s'amuser moins. Et est-ce qu'il râle Zlatan ? Rien du tout. Il ne moufte pas. Tout juste a-t-il fait savoir à son entraîneur que "défier" Arras dans "l'antre" de Calais - le Stade de l'Epopée -, franchement, ça le passionnait moyen. Comme si Gérard D. avait refusé de tourner dans "Plus belle la vie", l'épisode où il doit croiser Véronique Genest. Avouez qu'on peut comprendre.

Mais alors quid de notre Gégé national ? Il a peur qu'on touche à ses millions ? Qu'il fasse comme Zlatan : quand il demandera un cachet la prochaine fois, il demandera du net d'impôt, et fera tout payer par sa production. Parce que voilà l'enseignement numéro1 de Zlatan : quand je marque 30 buts dans la saison, tu ne perds pas le championnat parce que le gouvernement t'en a pris 15 au-delà du 10e marqué. Alors quand tu me payes, c'est pareil.

Et si l'on parle chiffres, il faut bien se dire une chose : 75% d'impôts (certes, après le premier million, qui, comme chacun le sait, est le plus dur à gagner), c'est confiscatoire. "T'as gagné 11 millions cette année ? Ouais pas mal. Ah non, pardon, t'as gagné 3 millions et demi. Mais c'est bien quand même, non ?" Alors oui, pour le smicard ou le Français moyen (qui ne sont d'ailleurs pas si éloignés que cela), 3 millions 500.000 euros de gain annuel, c'est énorme. Bien sûr. Mais ce Français moyen accepterait-il, dans la même situation, qu'on lui ait donc taxé 7,5M ??? Peut-être que la question de la fiscalité n'est pas la bonne. Peut-être que, simplement, certains métiers sont trop grassement payés pour ce qu'ils nous apportent. C'est tout un système qu'il faut revoir. Et on ne parle pas de 4-4-2.

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17 décembre 2012

In Fine

Alors ça, on l'aura entendu ! Le calendrier Maya nous impose depuis quelques semaines un running gag qui devient légèrement fatiguant. Bon, autant l'avouer, j'en ai moi-même abusé. D'ailleurs, j'en viens sérieusement à me poser la question: quid des cadeaux de Noël ? Faut-il ne rien acheter en misant sur une fin du monde, au risque de se retrouver bredouille à trois jours du jour N, ou au contraire anticiper tous ses cadeaux, au risque cette fois de ne jamais les offrir ?

Il existe une alternative: attendre que le 22 décembre débute, ce qui voudra donc dire que le 21 est passé sans encombre, pour se lancer dans ses achats. Seulement voilà, il y a un hic avec le calendrier. Encore, oui. Le 21, c'est vendredi. Donc, le 22, vous avez suivi, c'est samedi. QUI, oui avec des majuscules, fait ses courses de Noël le samedi qui précède le réveillon ? Réponse : TOUT LE MONDE ! En d'autres termes, votre entraînement et votre équipement de fin du monde sera de toute façon rentabilisé dès le jour d'après, pour reprendre le titre d'un film évocateur sur le sujet.

Reprenons. Nous sommes le samedi 22. Vous avez deux listes dans les mains. La première concerne le menu de Noël qui doit être, je vous le rappelle, au-delà du réel. A vous de réussir le pari fou de marier les envies de tous les invités, à savoir huîtres, langouste, civet de biche, pintade farcie, basse-côte de bison - parce que, merde, Noël c'est quand même qu'une fois par an -, risotto à la salsepareille, frites, marrons à la crème, le tout arrosé d'un ou deux vins qui sauront séduire tout le monde en même temps. Va pour un Riesling, ils vont pas m'emmerder.

La deuxième liste, c'est celle des cadeaux. Que vous avez donc décidé d'occulter dans le doute. Forcément, un 22 décembre, ça devient compliqué. Pas sûr que le petit neveu apprécie à sa juste valeur le dernier Larousse des arbres de France. Mais si, c'est pour que tu exprimes ton côté nature, gamin. Et pis au pied du sapin, c'est judicieux. Quant à beau-papa, il sourira sans doute un peu jaune avec son digestif quand il déballera le superbe bouquin de Philippe Delerm, "Je vais encore passer pour un vieux con". Mais non, il n'y a pas de message caché. M'enfin.

Bref, votre réveillon, comme chaque année, s'annonce sous les meilleures augures - une fois passée la fin du monde, donc - à la différence près que vous êtes super à la bourre. En fait, tout bien réfléchi, ça ne va rien changer. C'était bien la peine de jouer à se faire peur tiens. Promis, en 2013, j'aurai mes cadeaux fin novembre.

28 février 2012

Sale gros va !

Oh le méchant titre.

Récemment, une phrase, "une petite phrase" comme on dit en politique, m'a interpellé. Elle est signée du candidat socialiste François Hollande lui-même. Invité pour parler de son programme, on l'a d'abord questionné sur sa perte de poids. Logique me direz-vous. Quand on lui a fait remarquer qu'il soignait nettement plus son image, il a eu cette réflexion : "pour me présenter, je me devais d'être présentable".

Argh. Voilà que je m'étrangle devant mon poste. L'homme qui incarne la tolérance de gauche vient de dire à des millions de Français qu'avoir de l'embonpoint, c'est ne pas être présentable. Et le laïus continue. La bonhommie, les blagues, l'humour, c'était avant. Maintenant, c'est la gravité, la responsabilité. En gros, un gros ne sera jamais qu'un amuseur public, le type sympa à qui on ne peut surtout rien confier, mais qu'on veut bien inviter à l'apéro parce qu'il a toujours des bonnes blagues à raconter.

Alors on va me dire que j'extrapole, que je m'enflamme tout seul dans mon coin. Que je sur-interprète. Ok. Quelques jours plus tard, la SNCF demandait à ses employés de bien vouloir soigner leur présentation, en perdant, si possible, quelques kilos. Et là, je surjoue peut-être ?????????????? Dans le nombre de points d'interrogation sans doute.

Je vois d'ici le tableau. En fait, tout ceci n'est qu'un moyen d'améloirer la santé publique. Bien sûr, le surpoids est vecteur de problèmes variés, ce qui coûte cher à l'assurance maladie. François Hollande a voulu être précurseur, montrer la voie, prouver que oui, c'est possible de perdre du poids, que c'est une question de volonté ! Plus prosaïquement, en perdant des grammes, il voulait gagner des voix. On aimerait ne pas voir la logique, mais on ne la voit que trop bien. Et cette fois c'est sûr, quel qu'il soit, le futur président manquera sans doute d'un brin d'authenticité.

25 juillet 2011

La race des champions

Ca fait un petit moment déjà que je médite ce message. Depuis Christophe Lemaître et son 100m en 9"99 en fait. Mais il me manquait quelques éléments pour être totalement constructif. La victoire de Na Li à Roland-Garros a achevé ma réflexion.

Parce que oui, Christophe Lemaître est le premier "Blanc" à tomber la barre des 10 secondes au 100 mètres. Et Na Li, dans tous les commentaires, est devenue la première "asiatique" à remporter un Grand Chelem. Bien. Plutôt que de s'attarder sur ces "critères", personne ne s'est intéressé à ce qui reflète en fait un changement de culture dans le sport mondial.

Les Noirs vont-ils vraiment plus vite que les Blancs ? Les Asiatiques sont-ils vraiment plus forts génétiquement que les Arabes (par exemple) au tennis de table ? Les questions ne se posent pas en ces termes... A-t-on déjà un vu un Noir du Kénya courir vite ? Et a-t-on déjà vu un Noir américain écraser la concurrence sur 5.000 mètres ? Avant toute notion de "race", il faut d'abord établir un rapport de "culture sportive". Pour qu'une nation soit efficace, il lui faut : un grand champion qui donne envie aux jeunes de s'y mettre, une détection affûtée pour repérer les plus prometteurs et un encadrement de haut niveau. Et ce, dans chaque discipline.

Pour cela, chaque pays, chaque continent a des spécificités historiques. Si aujourd'hui le football africain fait doucement son retard et si le continent asiatique nous réserve quelques surprises, c'est parce que le sport de haut niveau se mondialise et que les meilleurs entraîneurs parcourent désormais le monde, comme le génial Christian Bauer qui a fait de la Chine une nation majeure de l'escrime ! On peut aussi envisager la percée d'un nageur africain ou d'un cycliste asiatique dans les prochaines années. Une révolution.

Aujourd'hui, Lemaître a montré la voie. Na Li a suscité la curiosité. Partout, des jeunes peuvent pratiquer le sport qu'ils ont vu à la télé, et pas seulement LE sport que LE club de LA ville propose... Dans les cinq ou dix prochaines années, il faudra trouver une autre distinction que celle de la couleur de peau. Et d'ailleurs, si on pouvait commencer dès maintenant, ce ne serait pas plus mal. 

24 mars 2011

Coupez !

Et si j'apportais mon petit écot au débat sur le nucléaire ? Tout ou presque a été dit, et le challenge de trouver un nouveau point de vue n'est pas peu mince. Appuyons nous d'abord sur ce chiffre: 79%. Près de 8 Suisses sur 10 sont pour l'arrêt progressif des centrales nucléaires de leur pays. Ils sont aussi pour qu'on arrête la centrale de Fessenheim, située à 30 km de leur frontière.

De là me vient une réflexion, puisque l'on peut facilement identifier le mode de vie helvétique à celui des Français. On mange autant de chocolat et de fromage, si ce n'est plus, et les montagnes, ça nous gagne. Ce type de sondage n'a que peu vu le jour en France, à se demander si ça en dérangerait certains. Sortir du nucléaire, donc, ce n'est pas possible. Pas envisageable. Pourquoi me posez-vous la question ? C'est à peu près la teneur des propos de la classe politique française, pratiquement au grand complet.

Et pourquoi donc me direz-vous ? Tout simplement parce que 80% de notre consommation est nucléaire. Pour rappel, nos centrales ont donné leur pleine puissance au coeur de l'hiver, avec un pic jamais atteint dans l'Histoire d'EDF. Ceci m'inspire une réflexion : sortir du nucléaire impose que l'on dicte nos choix. Les peuples arabes font leur révolution démocratique, pourquoi les peuples occidentaux ne feraient-ils pas leur révolution énergétique ?

Pour fermer une centrale comme Fessenheim, il faudrait d'abord qu'elle n'ait plus lieu d'être. Autrement dit que la consommation soit trop faible pour justifier sa présence, soit 5% de moins qu'aujourd'hui à peu près. Militer pour l'arrêt des vieilles centrales (première étape), ce n'est pas en signant des pétitions, c'est en tournant le bouton. On éteint la lumière quand on sort. On met son chauffage à 19 au lieu de 20 degrés. On ne laisse pas les appareils en veille. On utilise les modes "éco". On remplace les ampoules usagées par des "basses consommations". On ne laisse pas la télévision parler dans le vide pendant deux heures alors qu'on fait autre chose. Toutes ces petites habitudes qui font de nous des sur-consommateurs d'énergie. Et puis un jour peut-être, une loi obligera les architectes à concevoir uniquement des maisons à énergie positive.

D'ici là, il n'est même pas question de chambouler notre façon de vivre. Limiter sa consommation, à titre personnel, c'est aussi réduire sa facture. Mais comme pour une élection, c'est par le nombre que l'on s'exprime au niveau national. En espérant que cette fois, ce ne soit pas l'abstention qui l'emporte.

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15 mars 2011

Ca fait réfléchir

Le triptyque japonais séisme / tsunami / catastrophe nucléaires'apparente à la plus grave crise naturelle / industrielle / humaine de l'Histoire de l'humanité. Pendant ce temps, la Libye se déchire comme jamais avec un fou sanguinaire qui étripe son peuple, les troupes saoudiennes entrent à Bahreïn, la Côte d'Ivoire continue de verser son sang par la simple volonté d'un homme qui refuse la défaite, la Belgique n'arrive pas à trouver un gouvernement d'union, la Croatie accuse le sien de corruption, la Corée du Nord teste ses missiles sur ses petits copains du Sud...

Respirons un grand coup.

Pendant ce temps, l'Europe fait face à une montée sans précédent de l'extrême droite depuis l'instauration d'un processus démocratique. La peur de l'autre, de l'étranger, l'envie de se replier sur soi, de se cacher, de mettre des oeillères favorisent cette hausse. Mais le Front National, par exemple, n'empêchera jamais des produits fabriqués par des petits chinois d'arriver dans nos supermarchés, ne repoussera pas à la frontière une pollution atomique, fut-elle allemande, aura fort à faire si il veut se priver du gaz russe.

La mondialisation est la norme. Télévision coréenne, frigidaire allemand, voiture allemande aussi (tiens?), console de jeux japonaise, jean tunisien, concentré de tomate chinois, céréales roumaines, miel bulgare... Le fait est là, et plutôt que de le renier, il faut surtout savoir comment trouver sa place dans ce monde. Ouvrir nos yeux et nos oreilles.

La guerre civile en Libye nous concerne. Et pas pour le pétrole. Elle nous concerne parce que nous avons toujours défendu les valeurs de liberté et de démocratie. La crise japonaise nous concerne. Et pas pour les voitures. Elle nous concerne parce que nous avons toujours défendu les valeurs de solidarité et de fraternité. C'est l'idée que je me fais de la France. Un pays soucieux des autres, qui tend la main et qui apporte son aide. Les Français ont des problèmes au quotidien - moi le premier - mais que sont-ils, que sont-ils en comparaison de la mort qui rôde et qui fauche allègrement chez nos frères et nos amis terriens ? Nous appartenons tous à la même famille. Celle des Hommes. Il est temps de l'intégrer.

31 janvier 2011

Droits Télé... et les devoirs ?

Voilà, les Experts sont devenus les Invincibles. Champions olympiques, du monde, d'Europe et re-du monde. Pour l'occasion, France2 a "bouleversé" sa grille pour diffuser la finale face au Danemark. Il a fallu attendre le dénouement pour voir quelques images en clair de la plus brillante équipe de France de tous les temps, tous sports confondus. Les pics ont fusé lors des interviews. Fernandez, Karabatic, Omeyer, tous ont placé un tacle en direction des chaînes françaises qui continuent d'ignorer un sport porté par des valeurs de respect et d'abnégation.

Karabatic qui vous rappelle pour une interview, une équipe qui se lance dans un improbable karaoké, ces mecs-là ne se la jouent pas grands seigneurs, mais plutôt grands Princes. Il y aura sûrement des primes, mais ces sportifs-là ont la descence d'en parler une fois le sacre acquis. De ne pas en faire une condition préalable à un tournoi majeur. Ces Bleus-là n'ont peur de personne et assument leur statut.

Les footballeurs se ridiculisent et s'enlisent dans leurs contradictions. Les basketteurs n'arrivent pas à mettre leurs égos surdimensionnés au diapason d'un sport collectif. Les rugbymen explosent ou implosent sans que l'on en comprenne la logique. Les handballeurs eux, sont là. En place, solidaires, volontaires, guerriers. Patriotes.

Il n'y a pas que France Télévisions sur le créneau des chaînes non payantes. TF1, M6, voire les chaînes de la TNT comme Direct8 auraient pu flairer le filon. On préfère diffuser un match de l'équipe de France de foot espoir ou un Pays de Galle / Angleterre dont tout le monde se fout en prime time ! Hors coupe du monde, ça ne viendrait à l'esprit de personne de diffuser un Brésil - Argentine de foot en clair et en prime, mais France2 nous gratifie d'un match des Six Nations sans les Bleus. Le pire, c'est qu'il y aura sans doute trois ou quatre millions de téléspectateurs pour me faire mentir.

Bref, il est triste de voir qu'on ne mise pas sur l'équipe de France de handball. Qu'on attend de voir s'ils sont en finale pour dire "on y est!" A aucun moment on a eu le sentiment que le pays était derrière eux. Et ce titre acquis à l'extérieur n'en a que plus de valeur. Le mot de la fin, pour bien cerner tout l'engouement de l'équipe de Stade2, c'est cette phrase de Lionel Chamoulaud : "Et toutes nos excuses à ceux qui attendaient Michel Drucker". Ah oui. Pardon d'être champions du monde.

10 décembre 2010

Enfin voilà quoi.

De plus en plus de personnes ont la parole. On la leur donne et elles la prennent. Dans tous les domaines d'ailleurs. Pour dire quoi ? Bien souvent, les phrases ont tendance à se finir par un laconique "...et voilà quoi." Le "voilà" est utilisé comme ponctuation finale, comme pour dire que l'explication, voire la démonstration, est terminée. Une sorte de CQFD des temps modernes. Le problème, c'est que la phrase en question est en général en suspens. 

Un accident : la voiture est arrivée... et voilà. Un but ? Le ballon arrive bien, je la contrôle... et voilà. L'avantage, c'est que ça force l'interlocuteur ou l'auditeur à un effort de reconstitution. La faiblesse des mots peut-elle donner plus de poids à l'imaginaire ? Quand on n'a pas les mots, on tricote autour de ce qu'on nous donne. Au risque évident de s'éloigner de la vérité. Sans aller la chercher ailleurs, la confusion règne de plus en plus autour des histoires racontées par les uns et par les autres.

Le slammeur - philosophe Abd-Al Malik disait récemment qu'il fallait éduquer nos jeunes, car sans les mots pour exprimer les sentiments, ils devaient trouver un autre moyen, le plus souvent, malheureusement, la violence. Je suis d'accord avec Abd. Ou Malik ? Bref, Al a très bien vu le problème principal de la France de demain : la difficulté à s'exprimer. L'étude Pisa 2009 a montré que les ados français ne comprenaient pas très bien ce qu'ils lisaient (en moyenne). Est-ce là l'échec du système scolaire à la française ? Je me garderais bien d'établir ce constat.

En revanche, le "voilà" s'est répandu telle une traînée de poudre. Le modèle établi depuis quelques années par la télé-réalité est celui du nivellement par le bas. Des gens qui alignent quatre mots sans fond ni fondement, avec une vacuité proprement effrayante, et que l'on porte aux nues. Bel exemple pour la jeunesse qui s'imagine pouvoir réussir sans forcer son talent. Face à ce vide qui se présente devant nous, et que l'on peut encore éviter, notre devoir n'est pas d'enrichir à l'infini le vocabulaire, mais d'apprendre à exprimer ce qu'on ressent, nos amours, nos emmerdes, nos colères, notre haine. On a tous à y gagner. Enfin voilà quoi.

30 novembre 2010

Handicapé

Un calendrier vient de sortir, et il fait débat. Sur le modèle des Dieux du Stade, il présente des hommes et des femmes dans le plus simple appareil. Petite précision : ils sont en fauteuil roulant ou il leur manque un bras. Choquant ? C'est le but. L'auteur de cette série a voulu frapper fort pour rappeler nos obligations envers ceux qui n'ont pas ou plus la chance de pouvoir se déplacer ou agir à leur guise.

Dans cette optique, j'aimerais aussi apporter ma petite pierre à l'édifice en dénonçant un geste qui me scandalise à chaque fois : l'automobiliste qui se gare sur une place réservée aux handicapés. Pas le temps de trouver une place. Pas envie de tourner. Juste deux minutes. A la nuance près que les warnings ne font pas passer le temps plus vite. Il n'est pas rare de voir ces parasites squatter la place plus de 10 minutes, beaucoup plus parfois.

Bien sûr, les personnes à mobilité réduite qui circulent à voiture ne sont pas légion, mais il suffit d'un "mauvais" timing. Il serait bon de se rendre compte que l'handicapé n'a pas forcément que ça à foutre. Lui aussi peut avoir un rendez-vous. Lui aussi est peut-être pressé. Et il a besoin de place pour sortir aisément de son véhicule. 

S le calendrier risque de provoquer quelque émoi, je propose ici un autre type d'action, plus concret. Une personne, en fauteuil roulant, qui reste 10 minutes au milieu de la route, en warning. On verra la réaction. Alors peut-être les étourdis ou les "contrevenants de bonne foi" prendront-ils conscience que si ces places existent, ce n'est pas pour faciliter les livraisons ou pour permettre l'achat de journaux ou - pire - de tabac.

On peut toutefois se poser la question de l'opportunité de verbaliser ces personnes-là. Manifestement, ils souffrent aussi d'un handicap. Leur seul tord, c'est de ne pas avoir le macaron.

20 octobre 2010

Entre les lignes

C'est parfois instructif d'écouter la radio. Le socialiste Claude Bartolone, député de Seine-St-Denis, était ainsi invité à se prononcer sur les manifestations et sur la réforme des retraites. Contestataire, forcément. Mauvaise réforme. Gouvernement qui fait la sourde oreille. Après tout, pourquoi pas ? Le rôle de l'opposition, c'est de s'opposer.

Et là, LA question piège pour tout socialiste qui se respecte : que proposez-vous ? Et là, surprise, Claude Bartolone avait des propositions ! Oui ! Taxer les revenus du capital, mesure phare. Quelques mesurettes plus tard, le socialiste confie dans un demi-souffle, de peur que cela s'entende de trop : "Si tout cela ne suffit pas, il faudra aussi - évidemment - songer à allonger la durée de cotisation... Peut-être 41 ans et demi." 

Ah. Là, il y a un hic. Le PS qui pousse les jeunes dans les rues, qui se met en première ligne des manifestations, qui montre sa bouille partout où il peut en vue des prochaines élections, aurait donc comme solution de financement des retraites un allongement de la durée de cotisation ? Je faisais ma vaisselle - je joue la carte de l’honnêteté - j'en ai perdu un verre. 

J'en ai même perdu mon éponge à l'énoncé d'une autre "solution" du "socialiste" : développer les fonds de pension ! Vous voulez dire le système qui a provoqué l'effondrement de l'économie mondiale ? Autrement dit, privilégier un système où les plus riches auront le plus la possibilité de cotiser pour s'assurer une retraite paisible. A moins que l'on définisse un seuil de revenus au-dessus duquel, la retraite est "privatisée", et en dessous duquel elle reste basée sur un système solidaire... 

Le dossier est compliqué. Les raccourcis pleuvent de tous côtés. Le plus beau, c'est sans doute de faire croire aux lycéens que deux ans de travail en plus pour la génération actuelle, c'est un million d'emplois en moins pour eux... Comme si, au 1er juillet par exemple, un million de personnes allaient partir à la retraite et laisser la place aux jeunes bacheliers qui n'ont pas fait d'études ! 

La réforme est sans aucun doute nécessaire. Sous quelle forme ? Avec quels financements ? Je n'ai évidemment pas la réponse, mais les explosions que l'on constate aujourd'hui sont le fruit d'une absence totale de dialogue au sein de la classe politique depuis des mois. D'un côté un gouvernement qui fonce droit(e) devant, de l'autre, une opposition qui n'a rien à dire. Au milieu un peuple, qui dans sa grande majorité ne se reconnaît plus dans ses élus. Et si c'était plutôt une crise de la démocratie ?

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