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Billet d'humeur / Billot d'humour
19 mai 2010

ImMédias

Alors comme ça, la presse est la cause de tous les maux. Les journalistes seraient fautifs des travers de la société et des mauvaises performances des sportifs. Ils insuffleraient insidieusement le ver de la discorde dans une République où tout est - en fait - merveilleux. 

Des journalistes ont ainsi été accusés d'avoir semé le trouble après la diffusion d'un reportage sur des bandes organisées. En fait, la police, qui n'avait pas mené l'enquête, a lancé un coup de filet dans la cité où avait été tourné le reportage. S'en sont suivies, comme à l'accoutumée, des échauffourées avec les "jeunes". Et bien sûr, rien de tout cela ne serait arrivé si les journalistes n'avaient pas fourré leur nez dans le trafic de drogue qui alimente la vie paisible de cet harmonieux ensemble de briques.

Les journalistes sportifs font aussi partie de la pire des races. Pauvre Yohann Gourcuff, lacéré de critiques, alors qu'il est l'icône GQ de ces dames (et de certaines de ces messieurs). Le petit Zizou, le Beethoven du ballon rond, le fils de Christian s'est un peu pris les pieds dans le gazon en fin de saison et n'a pas trouvé mieux que de s'en prendre aux "suiveurs" des Girondins de Bordeaux. Mais le journaliste ne reporte que ce qu'il voit, et il voit en général ce que les 30.000 spectateurs voient mais ne peuvent pas exprimer à grande échelle.

On touche là un point essentiel. Le journaliste est là pour rapporter ce qu'il voit et entend. Pour informer. Pour donner des clés de réflexion. Avec rigueur, neutralité et professionnalisme. Il y a eu quelques dérives, au prix du sensationnalisme et de la sacro-sainte exclusivité. On va vite pour être les premiers. On oublie de vérifier. La faute à qui ? Internet n'y est pas étranger. L'info va vite et pour la devancer, il faut prendre des risques. Mais ce que les médias "traditionnels" oublient, c'est qu'Internet ne fournit aucune information ! Il répercute l'info donnée par les journaux ou les radios.

Je lance un appel au retour des reporters, au sens premier d'un métier exceptionnel. Celui qui livre des analyses étayées par des informations glanées sur le terrain. Qui intéresse les lecteurs par une écriture bien sentie, agréable, audacieuse et drôle. Qui fait preuve d'humilité. L'humilité, une qualité qui se perd de plus en plus, et pas seulement chez les journalistes. Et c'est bien là le problème : les susceptibilités sont exacerbées, le jugement altéré et les critiques, forcément, toujours plus injustes. Journaliste, un métier de plus en plus compliqué, cerné par les pressions (politiques, économiques) et soumis à la vindicte plus ou moins populaire. Mais un métier tellement indispensable. On s'en rendra compte quand la démocratie ne sera plus qu'une lointaine utopie et qu'on parlera alors "du bon vieux temps".

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