La précaution, un principe naturel
Et voilà. Les impératifs économiques ont rattrapé les principes élémentaires de sécurité. Quatre jours sans avion, près d'un milliard d'euros d'impact et des voix s'élèvent pour réclamer la réouverture des espaces aériens. Le premier jour, tout le monde se montrait compréhensif. Les avions risquaient gros avec les poussières de carbone dans l'air. Aux deuxième et troisième jours, la grogne a monté doucement. Au quatrième jour, finies les rigolades. Les compagnies envoient des avions tester le passage à travers le nuage volcanique. Tiens, ça passe. Et là, c'est le déferlement. Le gouvernement en fait trop. On prend les passagers en otage. Le secteur est en crise.
Et puis un autre test. Un F-16 militaire revient avec un réacteur en moins. La faute au silice poussiéreux. Les compagnies aériennes préfèreraient-elles indemniser les victimes d'un seul avion plutôt que de renoncer aux milliers de passagers qui restent au sol ? Que dira-t-on lorsque le premier avion commercial s'écrasera ? Qui sera responsable ?
Les émanations du volcan islandais imprononçable sont sans précédent en Europe. Le ras de marée des côtes de la Manche était sans précédent. Les tempêtes qui balayent le continent sont de moins en moins sans précédent. La nature se fait entendre. Dans toute sa splendeur et toute sa violence. Ces derniers événements ne sont peut-être pas dus à l'activité humaine. Ce qui est sûr, c'est que l'activité humaine en pâtit très sévèrement. Et si on se remettait à notre juste place ? Prenons patience, parce que la nature est aussi capable de nous offrir des plages magnifiques avec un grand soleil. Bande d'ingrats.