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Billet d'humeur / Billot d'humour
27 avril 2010

Le DC du CD

L'industrie du disque va mal. On le sait. Tout le monde le sait. On nous le rabâche assez souvent pour le savoir. La faute à qui ? Aux vilains petits geeks reclus dans leurs chambres qui téléchargent honteusement des milliers de titres sans les acheter. Oui. C'est sûrement un tout petit peu vrai, mais pas suffisamment pour expliquer l'effondrement d'une industrie toute entière ! C'est en revanche tellement plus facile de s'en prendre aux particuliers sans défense sur la base d'une loi dite des "libertés individuelles".

Un chiffre est paru aujourd'hui. Le marché du jeu vidéo a passé la barre des 3 milliards d'euros et représente désormais 10% de la consommation culturelle des Français. L'an passé, ce marché a dépassé au niveau mondial le marché du cinéma. Même le Ministre de la Culture en a convenu et a décidé de créer un Observatoire du Jeu Vidéo ! Dans le même temps, les Blu-ray se sont ajoutés aux DVD.

Un calcul s'impose. Un jeu vidéo, c'est 40 à 75 euros. Sans compter l'achat initial de la console. Un Blu-Ray ou un DVD, hors promo, c'est 20 euros. Les places de cinéma, c'est 10 euros en moyenne, mais il va bientôt falloir ajouter 2 à 3 euros pour voir de la 3D imposée et pas toujours inspirée. Les CD, c'est 15 à 20 euros. Un livre c'est 6 (en poche) à 25 euros. Et n'oublions pas la bande dessinée (14 euros) et le manga (7 euros), désormais deuxième marché mondial derrière le Japon. On ne parlera ici que de la consommation de biens culturels, qui intervient bien après la consommation nécessaire au quotidien (factures, loyer, nourriture, essence, transport, téléphone...).

Alors même en imaginant un monde sans téléchargement illégal, peut-on réellement imaginer qu'Universal and Co verraient le marché du disque repartir à la hausse ? Rien n'est moins sûr. Défendre la créativité des artistes, bien sûr. Leur assurer un revenu, of course. Mais que ceux-ci se forcent aussi un peu pour proposer des albums élégants, complets, bien ficelés, créatifs, audibles et pas des ersatz de compilations des vieux succès où le sample le dispute à la boîte à rythme. Où le mythe du single supplante la cohérence d'un 12-titres. Où la désagréable impression d'avoir acheté un disque à 20 euros pour trois morceaux corrects est majoritaire.

Le "moquage de figure" (car il faut bien être poli) ne pouvait plus continuer indéfiniment. Avec un budget toujours plus serré, des loisirs à la baisse, les Français ont dû faire un arbitrage. Ils sont allés vers les plus imaginatifs, vers ceux qui vendent du rêve, ceux qui se renouvèlent. Ils ont délaissé la musique. J'en suis triste. Profondément triste. Mais tellement compréhensif.

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S
Sans compter que les ventes de CD ont baissé avant que le téléchargement "se démocratise". Très bizarrement, j'achetais plus de CD quand j'étais étudiant que maintenant car ils étaient beaucoup moins chers. Comme pour le cinéma. Les dernières fois que j'y suis allé je me suis juré de ne plus y retourner. Tu payes 8 euros (encore je suis gentil) et tu passes deux heures à entendre les gens bouffer leur pop-corn, commenter le film, téléphoner... et ce n'était pas un multiplexe.<br /> N'oublions pas qui a mis sur le marché les CD vierges (dont une certaine somme est soi-disant reversés aux artistes) les graveur de CD, les baladeurs MP3... avant même que l'on ait légiféré sur les formats. Donc quand on se tire une balle dans le pied faut arrêter de crier à tout va à l'assassinat.<br /> Et une dernière chose, il faudrait peut être penser à créer des avantages pour l'achat de CD : réduction sur les places de concert, code pour télécharger des morceaux inédits ou live...
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